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~*♥*~ Sabordage Volontaire ~*♥*~
~*♥*~ Sabordage Volontaire ~*♥*~
Le navire qu'est ma vie n'a fait que chanceler
Il ne pourra plus à un autre port accoster.
Sur les récifs d'un amour trop passionné,
Il s'est fracassé, ne laissant aucun naufragé.
Une frégate qui n'est plus qu'une épave enlisée,
Si seule sur un banc de sable, abandonnée.
D'algues ma coque a été, tout enveloppée.
Le temps en cet abysse je ne l'ai plus compté.
Je ne voulais pas qu'ils me voient chavirer,
Mais l'amour n'a eu qu'une unique idée,
Celle, d'au loin, sur les récifs, me projeter.
C'est un courant qui m'a tant fait tanguer.
J'ai toujours été une enfant trop enjouée.
Mais désormais je suis femme qui a sombré.
Dans le gouffre de cet océan d'un bleu épais,
Je regarde sans mot la vie, leur vie, passer.
Maintenant je ne pourrai en mer m'élancer.
Je ne pourrais plus comme ces vies danser.
Mon grand mât est à coté de moi allongé,
Mes voiles par ces eaux ont été désagrégées.
Toutes les vagues je ne puis plus les affronter
Moi qui aimé tant, sur l'océan azur cingler,
Et vers l'horizon d'amour toujours progresser.
Mais en bas seul le sable vient me caresser.
Il m'aura fallu quinze ans pour me saborder,
Et en silence je regarde, mes gréements éparpillés,
Mes cordages que la mer salée vient ronger.
La vase qui m'habille de sa robe de vert teinté.
Ce pavillon si doux que fièrement je hissais,
Cet étendard qui sur ma mâture là trônait,
Il m'a été retirer il y a tellement d'années.
Mon bel officier au loin de moi l'a emporté.
Et je repose dans ces profondeurs, là, coulée,
Tout autour les coraux comme un beau collier.
Le silence des eaux en musique pour me bercer
Même les ressac au lointain n'ont plus d'attrait.
Mon gaillard de poupe commence à s'effondrer
Sous le poids des bas-fonds, je vais m'affaisser.
Ma balustrade voudrait de moi se détacher.
Mes sabords vidés, mes canons autour balancés.
Toutes mes voilures au loin ont été emporté,
Mes perroquets, ma perruche, et mes huniers,
Aucune n'est là pour en linceul me draper.
Et mon gouvernail gît en morceaux disperser.
Ma ligne de flottaison ne peut être distinguée,
Trop profondément dans ce choc, ensablée.
À tribord, mon cabestan et mon ancre envasés
Je les observe avec en moi cette peine endeuillée
Oh comme j'aimerais mettre à la cape et lutter
Contre les vents et les belles vagues déchaînées.
Je me souviens, d'avoir toutes mes voiles déferlées
Pour que mon largue soit si beau à admirer.
Les mille marins aucunement je ne les craignais
Mes écoutes tendues, sous le vent je voguais
Les embruns qui me caressaient, m'enlaçaient
Et les vents océaniques qui parfois fraîchissaient.
Oh que c'était bon les rouleaux qui baignait
Mes œuvres vives et parfois mes voiles affalées.
Sonner le branle-bas, ou mettre le vent en bordée,
Que c'était bon ces lames ,qui ma poupe, coiffé.
Mais ma carcasse c'est ici qu'elle va reposer.
À bâbord l'étendue bleue , ce rouge tant illuminé,
Mon artimon et mon mât de misaine, là décharnés.
Pour l'éternité, je suis un squelette désarticulé.
C'est à boulets rouges que je me suis immolée
Ainsi ma déchéance ne pouvait plus être évitée.
Les flammes me léchaient, les eaux m'inondaient
Personne de mon sommeil ne pourra m'extirper.
Dans les délicates îles de mon tendre bien aimé
Sitôt, plus jamais, je ne pourrais y mouiller
Et mon ancre larguée, pour à sa rade m'arrêter.
Les escales en ces bras plus je ne connaîtrais.
Mes amarres d'autres pontons ne vont rencontrer
Mes aussières sont tels des cheveux balayés
Je ne sentirais plus sur ma coque ces baisers
Ni mes focs, vibrer sous la brise et en claquer.
Dorénavant aux fond des eaux je reposerai
Entouré par des poissons de toutes beautés
De la valse que font les si magnifiques raies
Je observerai la vie sans plus pouvoir y goûter.
Alzia
Ce texte est dédié a l'amour de ma vie, sur le thème de la mer, une des passions de celui que j'aime.
En souvenir de ses magnifiques rêves que nous partagions.
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